Vietnam, la fin

Et voilà, la fin du Vietnam.

Pas mal de temps a passé depuis la dernière saisie dans le journal du capitaine. Je suppose que je ne savais pas encore bien quoi penser de ce pays, que je manquais un peu de recul. La fatigue n’a pas aidé non plus à prendre le temps d’écrire ici.

Alors, qu’avons-nous fait ?

Nous avons quitté le Nord-Vietnam pour aller tout d’abord au centre, vers le parc national de Phong Nha, où nous avons vu des grottes plutôt sympathiques.

Un peu plus loin, les villes de Da Nang, Huế et Hội An (oui, il y a bien plusieurs accents sur la même lettre !).

Hội An est une ville assez rigolote. Une sorte de piège géant dans laquelle on trouve agglutiné des tailleurs et artisans en tout genre. Nous nous sommes bien sûr sacrifiés sur l’autel du consumérisme. Pauvre de nous. Vraiment, se faire faire des vêtements sur mesure, avoir la liberté de choisir le moindre détail, et tout ça pour un prix ridicule, quelle épreuve ! Pour Emeline, une robe, une veste en cuir et une veste d’hiver, et pour moi un costume avec deux vestes et un veston, des chaussures en cuir, une ceinture et une veste d’hiver. Des victimes on vous dit ! On espère maintenant que le colis de 10kg arrivera un jour en France et on sera paré pour un futur mariage.

Ensuite, le sud, avec Hô-Chi-Minh-Ville et ses environs, où nous avons pu plonger dans l’histoire du Vietnam. D’abords avec le palais impérial, le war museum et puis à Củ Chi, les tunnels et pièges datant de la guerre du Vietnam. Il y a même la possibilité de tirer à l’arme de guerre, encadré par un instructeur. Pour les curieux, un M60, c’est ça …

Au delà du folklore, on en apprend plus sur cette histoire, ou plutôt sur une version de l’histoire. La version présentée n’est franchement pas neutre et correspond à ce que le Parti voudrait bien nous faire croire. Napalm, agent orange, corps mutilés d’un côté, soldats souriant de l’autre. Une vietnamienne me disait que la moitié des jeunes du pays ne connaissent pas la vérité (quelle qu’elle soit, mais celle-là ne me semble pas très honnête). Des décennies plus tard et les marques de cette guerre proxy sont toujours visibles. Il suffit de voir comment les Vietnamiens du sud (coté américain) sont nommés sur ce tableau présent dans le war museum: les pantins du sud.

Pour finir sur une note plus joyeuse, nous avons visité le delta du Mékong et toute sa vie sur l’eau. Marchés flottants, canaux et poissons grillés, c’est plutôt chouette !

Alors que dire du Vietnam ? Allons-y pour le bilan très personnel:

Les ⊕:

• Il y a plein de trucs à voir et c’est même joli la plupart du temps !
• Une histoire complexe
• Un pays pas comme les autres

Les ⊖:

• Un coté rugueux, difficile à décrire. Quelques risques sanitaires aussi.
• Un pays un peu difficile à parcourir en tant que backpacker. Difficile d’accéder à l’information, on est presque obligé de passer par une agence pour le moindre ticket de bus, avec bien sûr une commission. Les vietnamiens ont aussi la fâcheuse tendance à voir les touristes comme des portes monnaies sur pattes, avec des arnaques plus ou moins grosses.

Alors, bien ou pas bien ? J’avoue que je ne suis pas encore bien décidé. On s’y est probablement mal pris à des moments, mais le pays n’est pas totalement innocent non plus. J’ai lu quelque part que le système communiste avait tendance à dédouaner les gens de leurs responsabilités de citoyen. L’état est tellement présent que c’est à lui de s’occuper de tout, pas trop à l’individu. Couplées à la guerre et à un système politique pas franchement libre, les mentalités semblent parfois … étranges.

Alors, bien ou pas bien ? Hummm, joker !